Nous fêtons cette année le centenaire du livre Le Prophète: un chef d’œuvre du poète et peintre Khalil Gibran, né au Liban et émigré aux États Unis.

Le prophète doit son succès mondial à divers éléments souvent soulignés:

• la beauté littéraire d’une part;
• l’élévation des idées et des sentiments d’autre part.

C’est un récit fait d’images fulgurantes, où l’abstrait et le concret s’enlacent, utilisant la symbolique classique des éléments, des plantes, de la vie et de troublants accents suggérant le passage par une Sagesse millénaire.

On y perçoit la tri unité: Dieu – L’Homme – la Nature.

On sent bien que quelque chose de subtil et délié, d’insondable, veut se dire au-delà des caractéristiques littéraires, morales et philosophiques.

A travers les lignes, un Homme se dessine, un homme qui n’est pas nous, le nous de notre nature ordinaire, mais un au-delà de nous-même. Un homme qui n’est pourtant pas non plus une fiction, un idéal ou une imagination d’auteur.

Sans concrètement être là, il vit!
Mais où vit-il? Qu’est-il?
Mystère dont chaque lecteur cherchera la clé.

Or cette clé, un autre écrivain libanais, contemporain et ami de Gibran, nous la donne. Il s’agit d’un auteur peu connu en France: Michael Naimy.
Celui-ci partagea l’intuition ardente de Gibran, ce «lever du voile» qui a fait si souvent frémir les religions établies, dans le pressentiment que, si la vérité de cette vivante intuition venait à être connue (et surtout comprise), elle serait leur ruine.

De Michael Naimy nous possédons un livre, extraordinaire de profondeur et de sublimité, de beauté et de rigueur: Le Livre de Mirdad.
Une doctrine y est cachée: un trésor qu’il suffit de chercher pour trouver.

C’est ce trésor commun que Gibran et Naimy portaient dans leur cœur, comme une vérité et un fait hermétique dont ils se savaient possesseurs.