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Douzetemps – Editions L’arche –
Dans cet ouvrage datant de 1732, l’auteur traite du Mystère de la Croix au sens hermétique des quatre éléments et de la Pierre Philosophale. Son traité est plein de surprises agréables pour le quêteur de l’Absolu. Il est suivi des poèmes en latin « L’hortulus sacer » signifiant « Le jardin sacré » ou « L’enclos sacré de la fleur hermétique« .
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« Le grand mystère de ce sel des sels consiste dans la croix : les anciens sages ont été des trompeurs envieux, quand ils ne lui ont donné qu’une origine céleste, en le dépeignant par un cercle et une ligne perpendiculaire, car il renferme aussi la ligne diamétrale, dont ils ont marqué le sel : de sorte que ces deux figures, qui sont infailliblement dans le nitre, font la figure du vert de gris des sages, c’est-à-dire la croix entière et parfaite dans le cercle, figure qui est le commencement et la consommation de tous les mystères de la nature : car ayant les quatre éléments, plus de feu et d’air que d’eau et de terre, il doit par conséquent les représenter aussi par sa figure : Or, la figure que nous avons marquée, renferme les quatre éléments et le mystère de la croix.
Mais si vous êtes un véritable connaisseur et amateur de la croix, en lui ouvrant ses entrailles, vous y trouverez un esprit rouge, soufre solaire, ou le sang du soleil, d’une volatilité extraordinaire ; et puis vous trouverez dans la partie inférieure de son corps, une terre virginale saline , qui est le lait de la lune, la partie fixe et fixative de son propre esprit et de son âme : Sendivogius l’appelle sel armoniac, caché dans le ventre de notre magnésie.
Vous me direz que vous voulez bien le croire, mais que vous aimeriez mieux le voir : je vous réponds que… le tout consiste dans l’artifice que les sages appellent leur magistère dont l’invention est aussi difficile que la pratique en est aisée, à cause de sa simplicité. je n’oserais vous l’écrire, parce que l’écrit pourrait tomber entre des mains indignes : mais j’ose bien vous dire deux mots à l’oreille : écoutez-les et prenez-y bien garde ! « Soyez le secourable et miséricordieux Samaritain : apprenez bien sa médecine, son application et son usage » ; voilà tout ce que j’en puis dire ; et c’est bien assez… »
L’Hortulus Sacer est un recueil de poèmes latins, insérés à la suite de cette édition du livre par un «Disciple de la Croix de Jésus » dont l’anonymat cacherait la personnalité d’un hermétiste chrétien du nom de Douzetemps ou Dauzedan.
L’auteur use, ici et là, de figures et de procédés, qui nous le montrent familiarisé avec la Kabbale, et qui laissent soupçonner davantage qu’il ne dit réellement, de peur qu’on « ne jette des perles devant d’immondes animaux ». Il ne fait pas mystère qu’il y a « des endroits fort magiques et qui demandent des hommes une bonne trempe pour les bien comprendre ». Traitant alternativement – et parfois simultanément – de l’Œuvre spirituel et de l’Œuvre minéral, en hermétiste complet, Douzetemps nous redit avec tous les Maîtres que celui qui n’a pas purifié ses propres métaux intérieurs et croit pouvoir entreprendre les travaux de l’Œuvre sans le concours du Ciel s’engage à l’étourdie dans un labyrinthe dont il risque fort de ne jamais voir l’issue. C’est ici le lieu de répéter l’avertissement des Noces Chymiques : « Que celui qui est trop léger s’abstienne ». Commentaire de A. SAVORET.