Tchouang-tseu ou Zhuangzi est un penseur chinois du IVe siècle av. J.-C. à qui l’on attribue la paternité d’un texte essentiel du taoïsme appelé de son nom – le Zhuangzi – ou encore le « Vrai classique de Nanhua », Nanhuazhenjing.
Si Zhuang Zhou a réellement existé, on ne sait en tout cas que très peu de choses sur la personne de ce philosophe qui vécut à l’époque des Royaumes Combattants.
Les Annales Historiques de Sima Qian rapportent qu’il était originaire du district de Meng, probablement situé au sud du fleuve Jaune, à proximité de la capitale de l’État de Song, près de l’actuelle Shangqiu au Henan.
Elles placent sa vie à l’époque des rois Hui de Wei (389-319 av. J.-C.) et Xuan de Qi (350-301 av. J.-C.), ce qui en ferait un contemporain de Mencius, mais ils semblent s’être ignorés.
Zhuang Zhou aurait occupé une charge administrative subalterneet refusé un poste de Premier ministre offert par le roi Wei de Chu. Il aurait terminé sa vie complètement retiré du monde, menant une vie nomade et proche du peuple.
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Comment retrouver l’harmonie avec le monde, le contact spontané avec ce qui nous entoure? Telle est l’ambition de Zhuangzi (ou Tchouang Tseu), la deuxième grande figure du taoïsme après Laozi (ou Lao Tseu).
Contrairement à ce dernier, dont l’existence relève de la légende, Zhuanzi a bel et bien vécu au IV
e siècle av. J.-C.: originaire du pays de Chu, en Chine, il occupe d’abord un emploi subalterne de fonctionnaire, avant de se retirer du monde, acquérant la réputation d’un personnage excentrique… L’œuvre en prose qu’on lui attribue, le
Zhuangzi, est composée de saynètes spirituelles qui illustrent le thème majeur du taoïsme: la fusion avec le Tao (la «Voie»), qui est la matrice et le principe ultime d’un univers en perpétuel mouvement. Il s’agit de se fondre dans la nature («
les êtres baignent dans le Tao comme les poissons dans la mer»), d’épouser l’ordre des choses au lieu de chercher à le transformer. Zhuangzi se fait le critique féroce de l’intellect et du langage qui, en découpant arbitrairement la réalité et en donnant l’illusion de la maîtriser, font écran à l’expérience immédiate. C’est pourquoi il évoque souvent la justesse pratique des artisans et autres bouchers, dont le savoir-faire est si ancien et maîtrisé qu’il en semble «naturel», instinctif. Cet accord avec le monde suppose également de se détacher de ce qui nous égare et nous affecte. Libertaire, le penseur raille ainsi la quête des honneurs et les ambitions politiques – à des émissaires du roi de Chu qui viennent le trouver pour lui proposer un poste, il rétorque qu’il préfère rester dans la gadoue plutôt que de se rendre à la cour. Sources de perturbations intérieures, les émotions aussi doivent être maîtrisées: cette fois, venant de perdre sa femme, Zhuangzi bat une écuelle et explique que la mort est dans la prolongement de la vie de la même manière que les saisons se succèdent.
Car pour Zhuangzi, le sage taoïste demeure imperturbable – et le penseur va jusqu’à en diviniser le portrait idéal: Zhuangzi dépeint le personnage du «
Saint» qui, délivré de toute inquiétude, est doté de traits surnaturels ; il entre dans l’eau sans être mouillé, ne frissonne pas quand il gèle, vole même dans les airs… C’est que lui a atteint la plénitude cosmique, l’unité tant recherchée avec le Tao.
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