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Traduit par Gérard Pfister – Editions Arfuyen
L’œuvre majeure de Silesius, le Cherubinischer Wandersmann, est composée de six livres rassemblant en tout 1676 textes: distiques mais aussi quatrains, sixains, huitains et sonnets. Silesius indique qu’il a souhaité présenter «sous une forme concise» l’essentiel de l’expérience des grands mystiques et cite Ruysbroek, Tauler et l’Anonyme de Francfort, oubliant par prudence ses principaux inspirateurs: Maître Eckhart et Jakob Böhme.
Dans l’environnement très tendu de son temps, il lui faut évidemment dissimuler et ruser. D’où le caractère volontairement décousu et obscur de la composition de son oeuvre. Cependant ce à quoi nous invite Silesius, c’est bien, comme il le dit lui-même, à trouver un «chemin vers la Joie éternelle» (3, 155).
C’est ce chemin que, sous la conduite de Silesius lui-même, nous avons voulu ici parcourir. On sait combien la pensée d’Eckhart a marqué Angelus Silesius au point qu’on a pu dire que son œuvre était la mise en vers d’Eckhart. D’où l’idée de montrer à travers un choix raisonné de textes de Silesius ce qu’est l’itinéraire spirituel de l’Errant chérubinique: ce qu’est la pensée théologique de Silesius et son étroite proximité avec celle de Maître Eckhart.
Comme chez Eckhart, les étapes de ce chemin sont rigoureusement trinitaires. Après un Prologue montrant la misère de l’homme sans Dieu, trois parties: 1) la naissance par l’Esprit; 2) le chemin avec le Christ; 3) l’union avec Dieu. Enfin un Épilogue consacré au «perdre Dieu» et à la Déité.
Ce Chemin vers la Joie se veut ainsi une introduction à une oeuvre essentielle, mais d’un abord difficile tant par les audaces de son écriture que par son absence volontaire de plan.
À noter que le présent ouvrage est bilingue et qu’aucun des textes qui y sont traduits ne figure dans le choix de Roger Munier.
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Poids | 0.230 kg |
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Dimensions | 18 × 12 × 1.5 cm |
ISBN | 978-2845900806 |
Date de parution | 2006 |
Nombre de pages | 176 |
Un Chemin vers la Joie
traduit par Gérard Pfister
(extraits)
« L’oisillon spirituel
Mon corps est une coquille où l’esprit couve
L’oisillon pour qu’il éclose à l’éternité.
Ce qui est extérieur ne me console pas
Que me sert, Gabriel, que tu salues Marie
Si tu ne me portes à moi aussi même nouvelle?
Mortification imparfaite
Si ceci ou cela te trouble et te tourmente encore,
Tu n’es pas tout entier au tombeau avec Dieu.
C’est au-dedans qu’on prie vraiment
Tu veux savoir ce que prier veut dire:
Entre en toi et demande à l’Esprit!
Corps, âme, Déité
L’âme est cristal, la Déité lumière,
Et ce corps où tu vis, leur écrin.
Aimant et acier spirituels
L’aimant, c’est Dieu, et mon cœur est l’acier.
Qu’il le touche une fois, à jamais il va vers Lui.
Tous les sens au-dedans n’en sont qu’un
Dans l’esprit tous les sens n’en sont qu’un:
Qui voit Dieu le goûte et le sent, le touche et l’entend. »