Editions Gallimard
Un paysan égyptien qui creusait son champ, en 1945, découvrit les « évangiles secrets » des gnostiques. Une révélation aussi importante que celle qui eut lieu, quelques années plus tard, avec les manuscrits de la mer Morte.
La gnose, cette branche parallèle du christianisme primitif, avait été occultée, réduite au silence. Ces écrits, dénoncés comme l’oeuvre du démon, sont l’évangile de Thomas, celui de Philippe, celui de Marie-Madeleine surtout, et des textes de « révélation » comme l’évangile secret de Jean, l’évangile des Égyptiens…
Elaine Pagels, à la lumière de ces textes, et aussi des grands ouvrages de réfutation de la gnose, ceux d’Irénée, d’Hippolyte, de Tertullien, nous fait découvrir cette branche parallèle du début du christianisme: une expression à la fois plus modérée et plus révolutionnaire de la doctrine du Christ, qu’elle compare parfois à la philosophie bouddhiste.
Les idées des gnostiques semblent retrouver une singulière actualité: sur la nécessité ou non d’un clergé ; sur la nature androgyne de Dieu. Elles posent aussi, à travers le personnage de Marie-Madeleine, si proche du Christ, le problème du rôle des femmes dans l’Église. Il fut important au premier siècle, mais vite éliminé.
Le christianisme, usé par ses rites et par sa hiérarchisation, retrouve aujourd’hui la nécessité, qu’avaient aperçue les gnostiques, d’une vérité intérieure, d’une recherche de l’harmonie.